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- 4 : Un moyen-âge obscur et difficile - 4.6 : L'épineuse question des dîmes
Annecy-le-Vieux

Fermer Introduction

Fermer 1 : La terre et les hommes

Fermer 2 : De la préhistoire à la naissance d'Annecy-le-Vieux

Fermer 3 : La paroisse et ses édifices religieux

Fermer 4 : Un moyen-âge obscur et difficile

Fermer 5 : 17ème et 18ème siècle : une image qui se précise et se durcit

Fermer 6 : La Révolution et l'Empire (1792-1815)

Fermer 7 : La Restauration Sarde (1815-1860)

Fermer 8 : De l'Annexion à l'urbanistion

Fermer Annexe 1 : La vigne et le vin

Fermer Annexe 2 : La famille de Menthon de la Balme au château de la Cour

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4 : Un moyen-âge obscur et difficile - 4.6 : L'épineuse question des dîmes
La dîme est, à l’origine, une redevance en nature, perçue par l’Eglise sur les fruits de la terre, et affectée à la subsistance des pasteurs, à l’entretien des bâtiments du culte et aux aumônes. Son montant est en principe d’un dixième, souvent d’un onzième, variable en fait selon les temps et les lieux.
Les bénéficiaires en sont les « décimateurs », parmi lesquels figurent des laïques, à la suite d’anciennes transactions. Elle est acquittée par les « décimés » et collectée par des « dîmeurs ». Tous les exploitants agricoles, propriétaires ou non, y sont astreints.
Des dîmes exceptionnelles pouvaient être levées, par exemple pour la défense de la chrétienté menacée par les infidèles. Ce fut le cas en 1462, date à laquelle Rodolphe Sapientis, au paragraphe précédent, fut désigné comme sous-collecteur de cette dîme.
D’une application difficile, la dîme n’a cessé de soulever des mécontentements et des chicanes[1].
En 1198, une contestation au sujet des dîmes se produit entre le curé d’Annecy-le-Vieux et les moines du prieuré de Talloires, auquel la paroisse est alors rattachée ; il faut un arbitrage du comte de Genève pour les départager. Nouvelles difficultés au 14ème siècle : un accord intervient le 4 avril 1320 entre le curé Aymon Souchet et le Révérend Jacques, prieur de Talloires.
En 1543, alors que le roi de France Henry II occupe la Savoie, une contestation éclate entre les habitants et les décimateurs de la paroisse qui sont au nombre de sept :
·         Le Révérend Nicolas de Lornay,
·         Jacques de Savoie, prieur de Talloires,
·         Mgr Sébastien de Montfalcon, seigneur de la Pesse, évêque de Lausanne,
·         Noble Jacques de Genève-Boringe,
·         Noble Dominique d’Ossens, maître d’hôtel de la duchesse de Nemours,
·         Les frères Jacques et Pierre Des Bois.
Ils réclament la dîme à la « cote ordinaire », soit une gerbe sur onze. Les habitants d’Annecy-le-Vieux et leurs syndics (Pierre Vieugier et Claude Carraz) refusent : de temps immémorial, ils laissent plus ou moins de gerbes sur les champs selon l’abondance de la récolte, « à leur volonté et plaisir » ; par contre, des témoins annéciens assurent avoir connu la dîme à la cote onze.
Devant ces contradictions, le Sénat ordonne une enquête générale dans le Genevois et le Faucigny, enquête qui révèle une grande diversité selon les paroisses. Ce résultat, favorable à la thèse d’Annecy-le-Vieux, incite le Conseil du Genevois à fixer la dîme à la cote de 18 pour les céréales, le vin et les légumes appelés alors du joli nom de « prime-veyre » (pois, fève, pesettes, lentilles, etc.).
Des rivalités s’élèvent parfois entre « décimateurs » sur le droit à la dîme. C’est ainsi qu’en 1644, un chanoine de Notre-Dame puis les dominicains viennent réclamer la dîme sur une de 70 fossorées appartenant aux sœurs de l’abbaye de Sainte-Catherine. Le chef des vendangeurs refuse de leur donner satisfaction.
A Annecy-le-Vieux, le mécanisme paraît singulièrement compliqué : Notre-Dame de Liesse bénéficie de sept dîmes, en gros une par village, alors que nombre de paroisses ont une seule dîme. Perçoivent en outre des dîmes l’abbaye de Talloires, les sœurs de Sainte-Catherine, les recteurs de diverses chapelles de la paroisse ainsi que des particuliers. La grande dîme du vin est prélevée au pressoir ; avant tout partage, le chapitre de Notre-Dame prend quatre sommées, deux de blanc, deux de clairet, quand il y a abondance de vin.
Chaque année, à la veille des récoltes, les dîmes des céréales sont vendues aux enchères par les chanoines à des admodiataires « qui s’engagent à verser au chapitre une quantité déterminée de céréales : au 17ème siècle, soixante hectolitres de froment et trente de seigle.
Faut-il attacher foi aux récits selon lesquels la perception de la dîme s’accompagnait d’une fête paroissiale et d’un banquet offert par les chanoines de Notre-Dame de Liesse aux « décimés » ? Il est avéré, qu’en 1740, les habitants d’Annecy-le-Vieux se plaignent de la lourdeur de la dîme qui leur prend le quinzième de leur revenu. En 1769, le taux n’a pas changé : une sommée sur quinze sur le vin ; une gerbe sur quinze pour le froment, le seigle, l’épeautre, l’avoine et l’orge hiverné.


[1] R.S. 1908, p. 146

Date de création : 04/03/2010 @ 16:16
Dernière modification : 04/03/2010 @ 16:16
Catégorie : 4 : Un moyen-âge obscur et difficile


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