Annecy-le-Vieux
Introduction 1 : La terre et les hommes
2 : De la préhistoire à la naissance d'Annecy-le-Vieux
3 : La paroisse et ses édifices religieux
4 : Un moyen-âge obscur et difficile
5 : 17ème et 18ème siècle : une image qui se précise et se durcit
6 : La Révolution et l'Empire (1792-1815)
7 : La Restauration Sarde (1815-1860)
8 : De l'Annexion à l'urbanistion
Annexe 1 : La vigne et le vin Annexe 2 : La famille de Menthon de la Balme au château de la Cour
Autres annexes |
2 : De la préhistoire à la naissance d'Annecy-le-Vieux - 2.3 : Emergence et limites d’Annecy-le-Vieux
Au 5ème siècle arrivent de nouveaux envahisseurs, les Burgondes, suivis un siècle plus tard par les Francs.
Les Burgondes ont laissé des nécropoles à Boutae, Pringy, Dingy, etc. Les traces trouvées à Annecy-le-Vieux sont ténues : Au chef-lieu, un abreuvoir en pierre était considéré au 19ème siècle comme une ancienne tombe monolithique burgonde ; des « tombes barbares » (sans autre précision) auraient été trouvées près de Novel ; enfin un anneau en verre blanc veiné de jaune pâle, trouvé dans un champ d’Annecy-le-Vieux et confié au Musée d’Annecy, a été attribué à l’industrie burgonde[1].
Le nom de lieu « Marterey » était généralement donné à d’anciens cimetières situés sur les hauteurs loin des agglomérations. Ce nom était présent à Annecy-le-Vieux en 1466 ; il est à rapprocher du lieu-dit « Les Charniers » (1730), situé entre les crêts de la Varde et de la Quéchat. Le nom de lieu « La Varde » vient probablement d’un mot germanique signifiant poste fortifié.
Au 9ème siècle, le région fait partie de l’empire de Charlemagne puis, de la Lotharingie après le partage de cet empire. En 867, l’arrière-petit-fils de Charlemagne, Lothaire II, roi de Lotharingie, propose à sa femme Thieberge, qu’il veut répudier plusieurs domaines de la région : Anersiacum, Sagenodum (Seynod), Primacium (Pringy), etc. « avec les églises, maisons, terres, vignes, bois, champs, prés, pâtures, eaux, torrents, moulins, sources et lacs ».
De 888 à 1033, ces domaines figurent dans le patrimoine des rois de Bourgogne ; le dernier d’entre eux, Rodolphe III, fait don en 1011 d’« Annessiacum » à sa femme Ermengarde.
On en a déduit qu’Annecy-le-Vieux et Annecy avaient eu, à l’époque, un « tronc commun », entité mal définie qui fut rattachée à la couronne impériale puis, aux rois de Bourgogne avant de passer aux comptes de Genève. Ceux-ci séjournèrent au château de Novel « à côté d’Annecy ». Le comte Guillaume Ier y décède en 1195.
A partir de 1107, les documents commencent à distinguer Annecy-le-Vieux et Annecy-le-Neuf. Le centre féodal aurait, à cette époque, quitté le site de Novel, sans intérêt stratégique, pour l’éperon terminal du Semnoz, autour duquel s’est aggloméré Annecy-le-Neuf.
La limite d’Annecy-le-Vieux vers le sud est marquée nettement, comme aujourd’hui, par la « Pierre Magueria », citée sous ce nom en 1249 comme bornant le mandement des seigneurs du château de Menthon. Dans la forêt, la limite avec Veyrier, peu précise, a fait l’objet de plusieurs contestations au fil des siècles.
La limite d’Annecy-le-Vieux semble avoir été longtemps floue. Au 12ème siècle, l’appartenance du château de Novel à Annecy-le-Vieux n’est pas contestée. En 1367, les franchises d’Annecy indiquent comme limites « les grosses Pierres d’Albigny » et « la Pierre Ronde qui est au bord du chemin public par lequel on va au pont de Brogny ». Ces localisations peu précises –alors qu’Annecy est enclos dans ses murailles et Annecy-le-Vieux largement dispersé- laissaient entre elles une sorte de « no man’s land » ; nous songeons, en voyant la trace dans les lieux-dits « la Grande Fin », qui évoque une zone limite entre deux communautés et le « territorium de Bouz » (déformation de Boutae), mentionné dans une reconnaissance de 1394[2].
Au 16ème siècle, la question n’était pas clarifiée dans l’esprit de tous et une enquête fut ordonnée en 1543 à l’occasion d’un procès pour dîmes[3]. Un témoin cite comme limite « la croix de Bœuf ». Pour un autre, un « champ vers les Challamont » (Salomons) faisait partie d’Annecy-le-Vieux. Un ancien vicaire, qui devait bien connaître les limites de la paroisse cite « la chapelle fondée par Etienne Roud, dit Martins » (Il pourrait s’agir de la chapelle fondée en 1524, à l’entrée du Faubourg de Bœuf, par Etienne Rouph, bourgeois d’Annecy, et, dans laquelle, l’évêque de Genève, François de Sales, sera accueilli par le clergé et les autorités lors de son arrivée à Annecy).
On notera enfin que, lors de l’établissement du cadastre de 1730, des parcelles ont été détachées de la mappe d’Annecy-le-Vieux et rattachées à Annecy (mas de la Pareuse et mas au-dessus de la Colombière, au sud du Fier).
Ces indications laissent à penser qu’Annecy-le-Vieux s’est étendu vers l’ouest plus loin qu’aujourd’hui, en direction du faubourg de Bœuf, vers l’actuel rue des Alpins[4]. Cela pourrait expliquer l’existence du pédoncule bizarre qui prolonge la commune le long du Fier en direction du sud-ouest, ainsi que les revendications d’habitants de l’est d’Annecy, jusqu’au 19ème siècle, concernant un droit d’affouage sur le Mont Rampon, sans oublier l’existence de trois villages (Albigny, Novel et le Petit-Brogny) à cheval sur la limite actuelle des deux communes.
Date de création : 27/02/2010 @ 22:51 |