Annecy-le-Vieux
Introduction 1 : La terre et les hommes
2 : De la préhistoire à la naissance d'Annecy-le-Vieux
3 : La paroisse et ses édifices religieux
4 : Un moyen-âge obscur et difficile
5 : 17ème et 18ème siècle : une image qui se précise et se durcit
6 : La Révolution et l'Empire (1792-1815)
7 : La Restauration Sarde (1815-1860)
8 : De l'Annexion à l'urbanistion
Annexe 1 : La vigne et le vin Annexe 2 : La famille de Menthon de la Balme au château de la Cour
Autres annexes |
6 : La Révolution et l'Empire (1792-1815) - 6.1 : Les échos des troubles de 1793 (vallée de Thônes, Annecy)
En mai 1793, la vallée de Thônes s’insurge contre les mesures antireligieuses et la conscription ; les révoltés veulent faire du pont de Dingy leur première ligne de résistance. Le 5 mai, le tocsin sonne à Dingy ; les hommes vont à la messe puis entreprennent de démolir le pont sur le Fier. Finalement, ils y renoncent et le mettent en état de défense ; ils accumulent des blocs de pierre et des madriers sur la route en direction d’Annecy et creusent des fournaux de mines aux abords du pont. Leur armement est sommaire et hétéroclite : quelques fusils, des sabres, des piques, des haches, des faux, des fléaux.
Le Directoire d’Annecy décide d’employer la force. Le général d’Oraison, qui commande le camp des Iles, désigne deux compagnies de volontaires de l’Isère et de la Gironde, deux cents gardes nationaux et une avant-garde de quinze cavaliers.
Le 7 mai, une colonne de 700 hommes traverse Annecy-le-Vieux et progresse vers le pont, tandis qu’une soixantaine d’hommes, ayant franchi le Fier, prennent position le long de l’ancienne voie romaine. Les républicains, un moment surpris par la fusillade, une grêle de pierres et l’explosion des mines, reprennent haleine et réussissent à s’emparer dur pont avant de se lancer à la poursuite des insurgés. Seize journées d’ouvriers seront nécessaires pour dégager la route[1].
Trois mois et demi plus tard, le 21 août 1793, alors que les avant-gardes sardes sont à Bonneville, une petite émeute éclate à Annecy, vite réprimée. L’événement connaît un prolongement à Annecy-le-Vieux où l’on sonne le tocsin et où l’arbre de la liberté est coupé ; les canonniers de la Garde Nationale de Chambéry, venus enquêter à Annecy-le-Vieux, soupçonnent le citoyen Duparc dont le fils a tiré deux coups de fusil sur le bonnet phrygien surmontant l’arbre. L’affaire s’arrange : un autre arbre de la liberté sera planté et Duparc offrira à la commune un nouveau bonnet en guise de « don patriotique ».
Mais les autorités restent méfiantes : le 18 septembre, le Conseil municipal invite les personnes qui ont abandonné leur domicile depuis le 19 août (avant-veille de l’émeute d’Annecy) à le rejoindre, faute de quoi leurs biens seront placés sous séquestre. Plusieurs suspects sont innocentés sauf le citoyen Magnin du château de Verboux. Date de création : 03/03/2010 @ 15:17 |