Annecy-le-Vieux
Introduction 1 : La terre et les hommes
2 : De la préhistoire à la naissance d'Annecy-le-Vieux
3 : La paroisse et ses édifices religieux
4 : Un moyen-âge obscur et difficile
5 : 17ème et 18ème siècle : une image qui se précise et se durcit
6 : La Révolution et l'Empire (1792-1815)
7 : La Restauration Sarde (1815-1860)
8 : De l'Annexion à l'urbanistion
Annexe 1 : La vigne et le vin Annexe 2 : La famille de Menthon de la Balme au château de la Cour
Autres annexes |
6 : La Révolution et l'Empire (1792-1815) - 6.8 : L’affaire d’Annecy-le-Vieux (1814-1815)
Les rancœurs accumulées depuis vingt-deux ans vont en quelque sorte exploser à l’occasion d’un événement dont l’écho dépassera les limites de la commune.
L’affaire débute en juillet 1814. L’Empire a cédé la place à la Première Restauration. Le traité de Paris (30 mars) a bizarrement découpé la Savoie entre la France et le Royaume Sarde : la région d’Annecy s’enfonce comme un coin dans les états sardes dont la frontière passe à 20 km au nord et à 30 km à l’est de la ville. La population est divisée entre cocardes blanches (couleurs royalistes françaises) et cocardes bleues (couleurs savoyardes).
Le maire d’Annecy-le-Vieux est alors le jeune Jean-Louis Ruphy, fils de l’architecte annécien, gros acheteur de biens nationaux notamment dans la commune. Favorable aux Français, il a commis quelques maladresses : il est arrivé à une séance du Conseil municipal armé de deux pistolets ;il a voulu faire réparer par les habitants d’Annecy-le-Vieux la route de Nâves où réside sa famille. Il en conflit ouvert avec son adjoint Duparc qui le dénonce comme « napoléonien » et « robespierriste ».
Le dimanche 10 juillet, à Annecy-le-Vieux, des jeunes gens parés de cocardes bleues profèrent des cris hostiles à la France, au maire et aux acquéreurs de biens nationaux. Le 17, des manifestants, parmi lesquels des soldats démobilisés, descendent sur Annecy d’où la police les renvoie. Ils se plaindront d’avoir été « bastonnés ». A leur retour, un peu éméchés, ils jettent une pierre sur la maison des douaniers qui est endommagée.
L’affaire en soi est minime mais le maire s’affole : le 18 juillet, il proclame l’état de siège et fait venir vingt-cinq garnisaires. Dans sa hâte, il omet de solliciter l’autorisation préfectorale. Cette mesure suscite de vigoureuses protestations qui iront jusque sur le bureau du Ministre de l’Intérieur à Paris. Les autorités sont embarrassées par cette affaire dans laquelle les torts semblent partagés. Elles craignent que l’agitation ne s’étende à Annecy. Entre temps, François Ruphy, oncle du maire d’Annecy-le-Vieux, a été nommé sous-préfet d’Annecy. Une solution diplomatique s’impose ; elle interviendra en janvier 1815, le préfet étant « autorisé à inviter Jean-Louis Ruphy à démissionner »[1]
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L’affaire d’Annecy-le-Vieux n’empêchera pas la famille Ruphy de jouer un rôle important dans la commune sous la Restauration sarde.
[1] Molinier (M.). L’affaire d’Annecy-le-Vieux – R.S 1983 p. . Nous n’avons pas trouvé trace dans les archives locales de cette affaire dont le dossier se trouve à la Bibliothèque Nationale à Paris.
Date de création : 03/03/2010 @ 15:31 |