Annecy-le-Vieux
Introduction 1 : La terre et les hommes
2 : De la préhistoire à la naissance d'Annecy-le-Vieux
3 : La paroisse et ses édifices religieux
4 : Un moyen-âge obscur et difficile
5 : 17ème et 18ème siècle : une image qui se précise et se durcit
6 : La Révolution et l'Empire (1792-1815)
7 : La Restauration Sarde (1815-1860)
8 : De l'Annexion à l'urbanistion
Annexe 1 : La vigne et le vin Annexe 2 : La famille de Menthon de la Balme au château de la Cour
Autres annexes |
8 : De l'Annexion à l'urbanistion - 8.4 : L’enseignement
En 1866, 56% des habitants d’Annecy-le-Vieux âgés de plus de dix ans savent lire et écrire, 19% savent lire, 25% ne savent ni lire ni écrire. Il y a donc beaucoup à faire dans ce domaine.
L’alphabétisation est un besoin pour les adultes : de 1874 à 1878, des cour sont organisés à leur intention mais ils semblent n’avoir guère de succès ; une nouvelle expérience est tentée en 1900.
Pour les enfants, les écoles de la période sarde ne suffisent pas. En 1871, une nouvelle école, financée, en partie, par la vente des bois communaux, est inaugurée au chef-lieu et un poste d’adjoint à l’instituteur est créé. Une « école de hameau » est ouverte en 1885 à Sur-les-Bois, financée en partie par les habitants de Sur-les-Bois, du Bulloz et du Creux. Le Conseil municipal ne veut pas d’une femme pour diriger cette école (mixte), hormis pour l’enseignement de la couture.
Il faudra attendre 1932 pour que l’augmentation du nombre des enfants à scolariser fasse apparaître le besoin d’un nouvel établissement, dans la plaine, cette fois. Les habitants d’Albigny, des Barattes et des Carrés demandent qu’il soit construit sur un terrain appartenant à Mademoiselle Dubuisson. Celle-ci mène une longue obstruction car elle juge le projet contraire à ses convictions. Retardée par la guerre, l’école n’ouvrira ses portes qu’en 1954.
En 1902, le Conseil municipal s’était partagé par moitié sur un projet d’école libre. En 1942, une sœur de la Croix de Chavanod ouvre une école dans un bâtiment acquis après la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Pendant plusieurs années, des classes auront lieu au château de la Cour jusqu’à la construction de l’école Sainte-Anne (1956-72).
Le rapport, rédigé en 1988 par l’instituteur M. Lallemand à l’occasion de la préparation de l’exposition universelle de 1889, fournit des informations précieuses sur la vie scolaire et les efforts faits pour y intéresser enfants et familles. Depuis les lois scolaires de 1881-82, l’instruction primaire est gratuite et obligatoire pour les enfants de six à treize ans. Le jeudi est laissé libre pour l’enseignement du catéchisme.
Une caisse d’épargne scolaire est créée en 1881 : la commune donne chaque année 150 Francs auxquels viennent s’ajouter les petites économies des élèves. Une partie des fonds sert à acheter de menues fournitures pour les enfants indigents. En sept ans, 119 livrets ont été ouverts et 1297 Francs déposés. La distribution des prix, supprimée en 1881, est remplacée par un système de bons points. Cinquante Francs, versés chaque année par la commune, sont partagés et vont alimenter la Caisse d’Epargne.
Un petit « muséee scolaire » renferme 93 échantillons de bois, minéraux, fossiles et plantes « montrées autant que possible à l’état frais ».
Enfin, une bibliothèque scolaire renferme 90 volumes dont 53 donnés par le Ministère, 36 par la commune et 1 par l’instituteur. En 1887-88, on compte 107 prêts de livres.
Dans son enseignement, M. Lallemand insiste surtout sur l’application pratique des matières enseignées. Il se garde bien de détourner les enfants des professions manuelles et cherche à les attacher à la vie rurale.
Malgré les efforts des instituteurs, l’étude du français laisse à désirer car les enfants ont l’habitude de parler patois entre eux et chez eux.
Les punitions les plus fortes sont les retenues surveillées, l’étude par cœur d’un passage d’histoire ou de géographie, le balayage de la classe et le retrait de bons points.
Le gros point noir est l’absentéisme qui incite l’instituteur à s’interroger sur l’état d’esprit des parents à l’égard de l’enseignement et de l’obligation scolaire.
La fréquentation scolaire est très irrégulière car les familles ont besoin des enfants pour les travaux agricoles. Chaque année, quatre ou cinq élèves quittent l’école fin avril pour n’y rentrer que fin novembre. Beaucoup s’absentent lors de la plantation des pommes de terre, de la fenaison, de la moisson et des semailles d’automne. Au début du 20ème siècle (1903 et 1905), les élèves seront mis à contribution pour lutter contre les hannetons et recevront une subvention pour débarrasser les champs de ce « fléau dévastateur ».
L’instituteur de 1888 éprouve des difficultés à décider les enfants à se présenter au certificat d’études. En 1885, l’architecte Mangé, qui a construit l’école de Sur-les-Bois, a donné 10 francs de ses honoraires pour l’élève ayant obtenu la meilleure note au certificat. Mais les réalités sont les plus fortes : en sept ans, il y a eu sept reçus ; certaines années aucun candidat ne s’est présenté. M. Lallemand met en cause l’indifférence des parents et le fait que les enfants abandonnent l’école avant d’avoir la somme des connaissances exigées.Date de création : 04/03/2010 @ 11:26 |